Que la Paix soit sur toi,
Découvrez notre avis sur la question suivante :
Comment annoncer une mort à un enfant ?
Réponse :
Évoquer la mort ou annoncer un décès peut être une épreuve très difficile pour l’adulte en charge d’une telle responsabilité.
Cela peut nous amener à vouloir mentir pour rendre la réalité plus facile à accepter, inventer des histoires, ou encore cacher la vérité.
Alors que faire ?
1- Dire la vérité !
Il n’y a rien de mieux que dire la vérité, et cela est également valable pour évoquer la mort avec un enfant. Il est important de poser des mots sur ce qui s’est passé, et ne pas en faire un sujet tabou.
Le Prophète ﷺ a dit :
« Il ne faut pas que la peur des gens empêche l’un d’entre vous de dire la vérité s’il l’a vu ou y a assisté ».
Authentifié par Cheikh Albani dans la Silsila Sahiha vol 1 p 324.
2- Trouver les mots justes
- Parler avec bienveillance, douceur et empathie : choisir des mots véridiques, mais rassurants, et éviter les paroles blessantes ou choquantes. Parler avec douceur et jamais avec froideur et insensibilité.
- Donner les circonstances du décès, car l’absence de réponse et d’information est souvent source d’une plus grande angoisse que d’affronter la mort elle-même.
- Instruire l’enfant sur la vie après la mort : cela nécessite donc d’être instruit soi-même, pour éviter d’inventer ou transmettre des légendes à ce sujet.
- Éviter la spéculation : s’il est judicieux d’évoquer le paradis et l’enfer, il faut néanmoins éviter de prétendre connaître le sort de la personne décédée, car Allah Seul sait.
3- Encourager l’enfant à s’exprimer
- Être à l’écoute : Il est primordial d’encourager l’enfant à s’exprimer et être disponible pour l’écouter.
- Ne pas émettre de jugement sur ses émotions : cela peut être dévastateur pour l’enfant de se sentir jugé ou diminué, d’avoir du mal à affronter son épreuve. Il ne doit pas sentir de honte dans son besoin de pleurer, sa tristesse, sa peur ou encore sa colère. Se sentir jugé peut le pousser à refouler ses émotions, ce qui peut causer des dégâts.
- Poser des questions : l’enfant peut mal comprendre certaines paroles et se construire des fausses croyances, ou encore développer des phobies. Il est important de lui demander ce qu’il imagine exactement pour rectifier si nécessaire.
4- Favoriser la quiétude du cœur
- Ne pas refouler ses propres émotions et permettre à l’enfant de vivre les siennes : Il n’y a pas de mal à pleurer, à ressentir de la tristesse, de la colère, de la peur… Nier ses émotions et faire semblant que tout va bien est une attitude qui crée une honte liée aux émotions négatives, alors qu’elles sont complètement saines, voire nécessaires pour faire son deuil.
- Traiter toute autre source d’angoisse : pour qu’il puisse avoir l’énergie émotionnelle de faire face au décès.
- Lui rappeler Allah et l’au-delà : La mort est l’une des meilleures occasions pour ce faire.
- Lui apprendre à invoquer Allah : Invoquer avec lui pour les êtres chers décédés et lui apprendre par cette occasion à invoquer en toute circonstance.
Lui exprimer notre amour et affection : Lors d’une telle épreuve, il est encore plus important que d’habitude de montrer à l’enfant qu’il est aimé et qu’il n’est pas seul.
Répondre à ses questions : cela évite une angoisse démesurée et préserve l’enfant de se renfermer ou développer une peur irrationnelle.
Hassan ibn Ali ibn Abi Talib (P.A.a) a dit : J’ai appris par cœur du Messager d’Allah ﷺ ceci :
« La véracité inspire la quiétude et le mensonge inspire le doute. »
Rapporté par at-Tirmidhi, 2520 et an-Nassaï, 8/327 et Ahmad, 1/200.
Quelques phrases graves à éviter
Pour soi-même, mais encore plus devant un enfant :
» C’est injuste ! «
» La vie est injuste. »
» C’est de ma faute / ta faute. «
» Il est au Paradis / Enfer. «
» Non, je n’y crois pas, il/elle n’est pas mort.e. «
» Je ne vais jamais m’en remettre / m’en sortir. «
» Pourquoi moi, qu’ai-je fait pour mériter ça ? «
» J’ai la poisse / Je n’ai pas de chance. «
» Pourquoi Dieu m’a abandonné.e ? «
On dit que les enfants n’acquièrent l’idée de la non-réversibilité de la mort qu’aux alentours de neuf ans. Ce n’est pas une raison pour leur raconter des fadaises.
Il est rare de passer les dix premières années de sa vie sans expérimenter la mort d’un être plus ou moins cher à nos cœurs. Le décès d’un poisson rouge, d’un chien, d’une grand-mère, d’une copine, de l’école, d’un ami, des parents, d’un frère ou d’une sœur, ou même d’un parent peut survenir.
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