Mon enfant de 2 ans fait des crises. Que faire ? #TerribleTwo

Que la Paix soit sur toi,

Découvrez notre avis sur la question suivante : Mon fils de 2 ans fait une sorte de crise.
Il dit non à tout, crie et tape.
On me suggère de lui taper les mains ou de le punir dans sa chambre.

Réponse – Pourquoi

Autour de l’âge 2 ans, l’enfant traverse un grand bouleversement, une phase similaire à l’adolescence
appelée « Terrible Two ». Elle peut durer jusqu’à ses trois ans.
Les raisons principales sont que :

  • L’enfant réalise qu’il est une personne à part entière. Il prend conscience de son individualité et a un besoin presque vital de s’affirmer.
  • Le cerveau entre en phase de maturation. Les zones du cerveau sont toutes développées mais immatures, et cette transition engendre des sautes d’humeur chez l’enfant. Il est dépassé par ses émotions et par la situation, et ne sait plus quoi faire ni comment demander de l’aide.

Notre expérience

 
Personnellement, ça a été plutôt gérable, probablement du fait qu’on l’attendait et qu’on était renseignés. Il a commencé à dire Non pour tout et n’importe quoi, il avait besoin de s’affirmer en refusant presque toutes nos propositions.

On a patienté, on a évité de lui imposer nos choix et on a évité de le frustrer. Le fait de reconnaitre qu’il traverse une crise difficile nous a aidé à être patients pour ne pas lui rajouter notre propre épuisement et colère, qui n’auraient qu’empiré la situation.

Je lui présentai toujours des alternatives, pour qu’il comprenne que le choix lui revient et que je ne m’oppose
pas à son individualité. En choisissant lui-même, il n’avait rien à « refuser ». Cela pouvait être choisir le repas du jour, les vêtements, l’activité à faire… etc.

Il a également commencé à taper à un moment, parce qu’il avait vu cela dans un parc. Dans l’idéal, j’aurais aimé éviter d’affronter ce problème en faisant en sorte qu’il ne voit jamais quelqu’un « taper ». Car les enfants imitent ce qu’ils voient. Mais on ne peut pas tout contrôler, et encore moins éduquer les autres enfants, voire les autres adultes !

Notre réaction était de ne jamais sourire/rire lorsque cela arrivait, et de ne jamais nous énerver/crier non plus.
À chaque fois qu’il tapait, je le regardai d’un air déçu et lui disait que cela me faisait mal et me rendait triste. Il me faisait à chaque fois un bisou suite à cela, mais recommençait peu après. Cela a duré presque un mois avant qu’il n’arrête définitivement. Il a fallu de la cohérence dans la réaction et beaucoup de patience.

La pire erreur

 
Le comble de l’erreur à faire ici, c’est de le taper et de le punir. C’est une erreur grave qui ne peut avoir que de mauvaises conséquences pour tous.

D’un côté, elle montre à l’enfant que « taper » n’est pas mauvais. Cela lui montre que la violence est une bonne chose, car sinon l’adulte ne l’aurait pas fait, et l’adulte est la référence à suivre, à imiter. Comment peut-on inculquer à un enfant de ne pas taper en le tapant, en lui montrant que taper est normal et bon ? Non-sens.

D’un autre côté, elle démontre que celui qui tape est le plus fort, le plus important, le plus digne de respect. Réalises-tu la gravité d’envoyer un tel message à un enfant qui traverse justement une crise causée par sa prise de conscience de son individualité et qui cherche sa place au sein de la famille et de la société ?

Cela veut dire : « Je te tape, car je suis supérieur à toi. Tu n’as pas le droit à t’affirmer, tu es inférieur. »

Il intégrera inconsciemment cette idée, et cherchera à la compenser dès qu’il peut, probablement en dehors du cercle familial au sein duquel il se sent inférieur. Il ne faudra pas s’étonner s’il tape d’autres enfants ou même adultes jugés plus faibles, pour compenser et sentir qu’il a l’ascendant. C’est une réaction très normale et prévisible.

Que faire alors ?

 

1. Faire preuve d’empathie

Lorsqu’on comprend ce qu’il traverse, il devient plus simple d’être empathique à son égard. C’est une phase et elle passe plus vite qu’on ne le pense. Plus on fait preuve d’empathie, de compréhension, de patience, plus elle passe vite et bien. Plus on crée de friction et de tensions, plus elle dure et elle est compliquée.
 

2. Faire appel à son empathie

Concrètement, cela se fait en évitant de dire « tu » (ce qui est le cas lorsqu’on le blâme, qu’on le punit etc), et de dire
« je » à la place. On lui exprime notre ressenti, nos émotions lorsqu’il tape, crie ou autre. « Je suis triste que tu me tapes », au lieu de « tu es méchant/mauvais », ou encore dire « J’ai mal » plutôt que « Tu me fais mal » . Tous les enfants ont de l’empathie avant qu’on la leur détruise par notre propre manque d’empathie. Donc ils écoutent quand on leur explique nos propres émotions.
 

3. Garder son calme

C’est le plus dur pour la majorité des parents, mais plus on garde notre calme, plus la situation est facile à gérer. Garde en tête que c’est une phase. De nombreux hadiths indiquent comment maîtriser sa colère, ils peuvent aussi aider lorsqu’on a du mal avec ce point ô combien crucial.

4. L’aider à relâcher ses tensions

On peut lui proposer des activités « énergiques » qui aident à relâcher les tensions et se défouler. Du sport pour bébés. Il peut sauter, crier (en s’amusant), taper sur des coussins, tant qu’il n’y a pas de danger pour lui ni pour autrui. Il a un excès d’énergie qu’il ne sait plus comment canaliser. S’il trouve de lui-même un moyen sécurisé de le faire, inutile de l’en priver, et accepter l’activité (plus dynamique et bruyante que d’habitude) qui va l’aider à canaliser et retrouver de l’apaisement.
 

5. L’écouter et lui parler

Accorde-lui un temps de qualité, dans les bras et en douceur, pour qu’il s’exprime librement. Montre lui que tu es à l’écoute. Cela passe par se mettre à sa hauteur, physiquement, et être pleinement disponible (pas de tél ou ménage en même temps par exemple).
Il faut aussi lui expliquer les choses en toute vérité et avec calme. Si l’on demande une chose, il faut la lui expliquer. Cela nécessite de répéter plusieurs fois. Ce n’est pas parce que ça a déjà été dit une fois qu’il a tout bien intégré. C’est avec la consistance et la répétition qu’il comprend.

6. La patience

Un point central qui s’applique tout le long du processus, et bien au-delà. Même si l’on applique tout « à la perfection », cela demande de la patience et de la prise de hauteur sur les événements. Patience, ce n’est qu’une phase et elle est nécessaire à son développement !
 

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