Question éducation – « Comment élever son bébé, seule (sans père) et combler le manque de son enfant ?

Que la Paix soit sur toi,

Découvre la question du jour au sujet de la parentalité bienveillante, appliquée à un cas concret.

Question
Je suis divorcée (maman seule).
Comment élever et combler le manque de mon enfant si le papa n’est plus présent ?
Réponse :

Il est très difficile de donner une réponse générale à cette question. Chaque situation est différente. Ce qui est toujours juste est :

Tu ne peux jamais remplacer le papa

L’erreur commise souvent est de chercher à remplacer le père, ce qui est impossible. Le père est irremplaçable, tout comme la mère. Chacun remplit un rôle spécifique, les deux étant complémentaires.

Il faut éviter l’erreur de vouloir devenir un père aussi. Cela ne marche pas et finit par nuire à la mère et à l’enfant. Il faut accepter l’épreuve telle qu’elle est, et minimiser ses conséquences négatives.

Maintiens le contact lorsque cela est possible

Dans les cas où cela est possible, il faudrait que l’enfant puisse maintenir un lien actif avec son père. Même si le couple est séparé, il faut éviter de couper la relation entre le père et son enfant.

Évidemment, ce n’est pas toujours possible. Il se peut que le père coupe de lui-même, sans laisser de possibilité de garder le contact. Ou encore qu’il soit dangereux pour l’enfant et/ou la mère, auquel cas, il faut se protéger de son mal et s’éloigner de lui.

Mais lorsque cela s’y prête, il faut chercher à maintenir un rapport sain entre l’enfant et son père :
Leur permettre de se voir régulièrement et passer du temps de qualité ensemble ;
Communiquer à distance : appels, avec caméra, se donner des nouvelles régulièrement et l’inclure dans les décisions importantes et les événements de la vie de l’enfant ;
De s’écrire (WhatsApp, mails…) et partager des vidéos pour continuer de se voir malgré la distance.
Cela peut être difficile pour la mère de maintenir ce contact après la séparation. Mais on ne peut priver un enfant de son père, si ce dernier ne présente pas de danger, uniquement pour ne pas le voir soi-même. Il faut patienter face à cette épreuve, pour le bien de l’enfant.

La vérité, rien que la vérité

Notre religion ne permet pas le mensonge, sauf dans des cas très restreints et absolument nécessaires. Mais la vérité est soumise au filtre de la bienveillance, et on ne peut pas dire les choses sans mesurer leurs conséquences.

Un enfant a le droit de connaître la vérité sur les raisons de la séparation. Évidemment, il n’est pas obligé de tout savoir, mais il faut éviter de lui mentir et il faut donner suffisamment d’éléments pour lui permettre de trouver de la cohérence et de l’apaisement.

Ils ont tendance à penser que c’est leur faute, à cause d’une bêtise faite ou autre, surtout s’ils ont l’habitude d’entendre « tu es méchant, tu es capricieux, tu es un menteur » ou tout ce qui dégrade sa confiance en lui. Il faut lui expliquer que ce n’est pas du tout sa faute, et lui donner les véritables raisons.

Si son père l’a simplement abandonné, il ne faut pas mentir en disant qu’il est mort, qu’il est dans les étoiles, qu’il va revenir, ou autres choses nuisibles et surtout fausses. Il faut lui dire simplement qu’il n’était pas prêt pour les responsabilités d’une famille et qu’il a préféré s’éloigner pour ne pas faire de mal à la famille. Il faut reconnaître que cela est injuste, mais que cela ne vous empêchera pas de vivre heureux et épanouis malgré son absence.

Beaucoup d’enfants se comparent aux autres familles qui ont des parents présents, en apparence bienveillants, etc. Il faudra expliquer que ce n’est pas vrai et que chaque famille à ses propres difficultés qu’on ne voit pas de l’extérieur. Certains vivent avec un père violent qui les fait souffrir. D’autres avec un père indifférent, présent, mais absent. Certains avec un père attentionné. Il faut lui expliquer qu’il ne faut pas se comparer, qu’Allah éprouve ceux qu’Il aime, et que lorsqu’on patiente face à l’épreuve, il est grandement récompensé par Allah, plus que les gens qui ne connaissent aucune difficulté.

Lui offrir une enfance/adolescence la plus épanouie possible

L’idéal est que les deux parents soient présents et impliqués dans l’éducation de leur enfant. Mais la réalité n’est pas l’idéal. Cela n’empêche pas de vivre sereins et apaisés.

Personne n’a une vie parfaite et dénuée d’épreuves. Il nous incombe de faire le maximum dans le cadre du possible. Cela ne demande pas de moyens particuliers, juste des belles paroles, des sourires, des rires, des histoires, des petites activités ensemble. Globalement, du temps de qualité ensemble.

Agis là où tu peux agir.

  1. Transmets-lui l’amour d’Allah, le Seul qui sera toujours là pour lui
  2. Soigne ta propre relation avec lui. Accompagne-le dans son épanouissement en étant toi-même présente, à l’écoute et en remplissant autant que possible son réservoir affectif.
  3. Implique les autres membres de sa famille : grands-parents, oncles et tantes, cousines, etc.
  4. Permets-lui de s’exprimer, sans jugement, et soit à l’écoute. Encourage-le à mettre les mots sur son ressenti, à travers vos échanges, mais aussi par écrit s’il accepte.

Cela te fera du bien aussi. Focaliser tes efforts pour lui donner le meilleur te procurera un sentiment d’accomplissement et renforcera vos liens, car ne l’oublie pas : éduquer un enfant est une adoration.

Happy muslim family

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