Question éducation: Laisser bébé pleurer seul

Que la Paix soit sur toi,
Découvre la question du jour au sujet de la parentalité bienveillante, appliquée à un cas concret.

Question

Je n’arrive pas à calmer les pleurs de mon bébé…
Je suis une mauvaise mère.

Réponse

Quelle parole injuste et culpabilisante d’une maman déjà bien épuisée, qui donne le meilleur à son enfant et qui pourrait se sentir démunie quand elle ne parvient pas à calmer son bébé, alors que c’est tout à fait normal.
L’enfant peut avoir besoin d’évacuer ses tensions, les pleurs peuvent lui être bénéfiques.

Mais cela ne justifie bien-sûr pas de l’ignorer et le laisser démuni dans sa crise, un bébé n’a pas la capacité à auto-réguler ses émotions.

S’il est vrai que laisser pleurer un bébé est mauvais pour lui… les pleurs ne sont pas mauvais en soi.

Ils le sont seulement si l’enfant est ignoré et que personne ne lui accorde d’attention pendant qu’il appelle à l’aide.

Pleurer peut être bénéfique pour l’enfant, lorsqu’une figure d’attachement (généralement la maman), l’accompagne pour répondre à son besoin et l’aider à retrouver une sécurité émotionnelle.

Les pleurs sont mauvais seulement si l’enfant se sent ignoré, abandonné, et que cela dure dans le temps.

Ce qu’il faut garder à l’esprit

Ne culpabilise pas si ton enfant continue à pleurer et que tu ne parviens pas à le calmer.
Reste présent.e et à l’écoute, mais n’aie aucune peur des dégâts de ces larmes, car ta présence en fera des larmes bénéfiques.
🚫 Ignorer un enfant qui pleure, particulièrement un bébé, est mauvais pour lui.

✅ Lui manifester du soutien et de l’attention, même si les pleurs ne cessent pas, est très bénéfique.

L’important n’est pas de faire cesser les pleurs de bébé à tout prix, il est de ne pas l’ignorer et t’accompagner, car il est incapable de s’autocalmer (à moins de tomber d’épuisement).

Quelques bienfaits des pleurs selon l’imam ibn al Qayyim

Extrait de Tuhfat al mawloud

• Il forme ses membres ;
• Il élargit son intestin ;
• Il accroît sa poitrine ;
• Il échauffe son système nerveux ;
• Il préserve ses émotions (en lui permettant de les exprimer)
• Il stimule sa température corporelle ;
• Il pousse la nature (du corps) à évacuer ce qu’elle contient comme excédant ;
• Il repousse les résidus du cerveau comme le mucus et autre.

Mais attention à la compréhension erronée de cet extrait !

Certains comptes sur les réseaux sociaux, forums et autres sites, propagent cet extrait du livre d’ibn al Qayyim hors contexte.

Ils l’utilisent pour justifier la pratique de laisser pleurer leurs enfants, les ignorer, en prétendant que cela est bon pour eux.
Cela est complètement faux et prouvé par la science
Il ne convient pas d’ignorer les bébés lorsqu’ils pleurent. Cet extrait concerne les pleurs que les parents ne parviennent pas à calmer. Il ne justifie aucunement de les ignorer. Notre présence ne suffit pas toujours à faire cesser les pleurs, quoi que l’on fasse. Il faut donc se mettre à disposition de l’enfant, mais sans culpabiliser si l’on ne parvient pas à le calmer, car notre présence transformera ces pleurs, source de stress et de blessure émotionnelle, en son inverse, une source de libération et de guérison émotionnelle

Quand le BÉBÉ PLEURE

S’il est seul et ignoré

• Blessure émotionnelle
• Dégâts sur le cerveau

S’il reçoit la présence rassurante d’une figure d’attachement (la maman par exemple) que les pleurs cessent ou non

• Guérison émotionnelle
• Bienfaits sur le cerveau

À RETENIR

• Laisser pleurer son enfant et l’ignorer peut causer des dégâts sur le cerveau, des blessures émotionnelles et engendrer un cercle vicieux de tension dans la relation parent/enfant.
• Il faut essayer et chercher à apprendre à identifier le besoin de l’enfant pour y répondre dans la mesure du possible, car il est incapable de le faire seul.
• Si cela ne suffit pas pour calmer l’enfant, ne t’en fais pas et ne culpabilise pas : ces pleurs peuvent être bénéfiques voire nécessaires, du moment qu’une figure d’attachement se rend disponible pour accompagner l’enfant.

Qu’Allah assiste les parents soucieux de donner à leurs enfants ce qu’il convient le mieux.
Votre responsabilité est des plus difficiles et des plus nobles.